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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 13:12

le penseur de rodin

Pourquoi dirigeons-nous notre esprit sur notre propre moi ? La prise de conscience de l’individualité apparaît dès notre plus jeune âge quand nous sommes capables d’établir une relation entre nous et notre image dans le miroir. Etre une personne à part entière, un individu qui existe, éprouve des émotions, et s’attribue de l’importance. « Cogito ergo sum » (Je pense donc je suis), la conscience de notre existence et de sa valeur, de ce que nous sommes et pouvons accomplir, de notre passé et de notre futur, enferme notre esprit sur notre propre condition humaine. Penser est-il un moyen de se sentir exister ? Si je pense que je suis un individu doué de raison cela fait-il de moi un individus unique ? La pensée a depuis toujours été l’apanage de l’être évolué, une façon de se nourrir d’une considération propre, ma pensée m’est propre ainsi que mes désirs, mes raisonnements, mes questionnements, ma vie elle-même…Etre quelqu’un plutôt que personne, pourtant nous ne sommes pas plus qu’un autre être animé dont le passage sur Terre est bref. Pourquoi s’attribuer cette valeur qui nous empêche de nous ouvrir sur toutes ces vies qui nous entourent et nous permettent d’être ? Notre vie aurait-elle plus d’importance que celle d’autrui, que celle du monde animal, végétal ? Pour quelles raisons, le fait de penser nous conférerait le droit d’être au dessus, de régner en maître absolu dans ce monde où perdurent uniquement les choses qui justement ne pensent pas (tels les végétaux, les roches, les planètes…) ? Je suis, non pas parce que je pense, mais parce que je vis ! Je pense, donc je suis un être dit « évolué » qui essaye simplement de trouver un but à son existence. Si je ne pense pas donc je ne suis pas, comment pourrions-nous appréhender cette contre vérité puisque penser fait parti de nous, de nos facultés. « Penser » (signe distinctif de notre conscience, forme d’intelligence humaine capable de fonder des raisonnements, des jugements), devrait nous servir à nous améliorer, à nous faire évoluer, penser devrait être synonyme d’ouverture d’esprit, de plus en plus il se réduit comme peau de chagrin à cette pensée unique de penser à soi, de penser pour soi. Penser et Etre sont deux choses différentes, mais notre pensée induit ce que nous sommes et vice-versa. Je pense donc je considère que Je suis, une personne à part entière, un être humain doué d’intelligence capable de réfléchir à ma condition humaine, à mon existence. La conscience du moi prouve l’existence de la conscience, la conscience d’être et celle d’exister. Sans cette conscience, alors je peux vivre mais je n’existerais pas en tant qu’individu évolué, du moins je n’en prendrais pas conscience, je serais simplement un être vivant parmi tant d’autres. Inévitablement, penser prouve que nous avons conscience de l’existence c’est à dire de la vie et la mort, donc de notre individualité, de notre identité, ce qui nous rend humain. Etre « Humain » ou la conscience du moi, diktat de notre monde intérieur soucieux d’imposer sa condition individuelle au monde extérieur, au détriment du bien collectif. Nous le voyons, en période d’élections présidentielles, ce qui prévaut avant tout lorsque nous choisissons un candidat c’est l’intérêt personnel, voter pour un président dont le programme saura améliorer ou ne pas détériorer notre propre condition. Ne peut-on nous en blâmer quand on sait que chaque candidat ne cherche qu’à accéder au pouvoir en invoquant par démagogie l’intérêt collectif. La conscience œcuménique n’est pas l’union des consciences individuelles, elle n’existe pas. L’homme n’a pas cette conscience naturelle d’unité, d’universalité, de désintéressement, d’humanité, pour un monde moins égocentrique, moins égoïste, sauf quelques rares âmes charitables comme mère Teresa, ou autres prix Nobel de la paix ayant de vraies vocations humaines. L’oubli de soi est peut-être la meilleure façon de se sentir exister, exister pour les autres en pleine conscience est-ce cela être humain ?

Plus le monde avance, plus il façonne des individus qui pensent à leur bien, leurs biens personnels, parce que leur seule échappatoire n’est pas d’exister pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils ont. Ne pas exister, uniquement subsister, comme si leur existence tenait en un mot : posséder. Ne pas posséder ou s’approprier, des richesses, le pouvoir, le savoir, la force… n’empêche pas de savourer l’existence elle-même.  Vivre dans la réalité du monde et en contempler les dérives. A force de satisfaire cette conscience individuelle pour se sentir exister, nous n’existons plus que pour nous-mêmes. A trop penser à notre existence personnelle nous perdons les valeurs essentielles à l’intérêt même de l’existence, vivre. En ne vivant que pour notre intérêt personnel nous devenons plus individualistes. Notre pensée est dirigée par ce que nous sommes et vivons, et nous cherchons incessamment à améliorer cette condition individuelle. Comment arrêter de penser et de focaliser cette pensée sur soi puisqu’elle fait partie inhérente de l’être?  Je me positionne dans ce monde par rapport à mon observation, ma déduction issue de ma pensée issue de ma conscience. Sans cette conscience qui érige ce que nous sommes au niveau le plus élevé des espèces vivantes, focaliserions-nous notre pensée sur notre propre moi ? Certainement que non, puisque nous n’aurions pas cette conscience du moi. Alors que l’homme préhistorique n’avait comme seul sens de l’existence de survivre (répondre aux besoins primaires : manger, se reproduire…), l’homme moderne dans les sociétés civilisées ne pense qu’à « sur-vivre » (vivre mieux, vivre plus). La conscience des hommes aurait-elle sa propre intelligence ? Celle de s’adapter au monde dans lequel nous vivons, celle de nous faire penser différemment ?

Le pouvoir de notre conscience est immense, à partir du moment où nous en avons pris conscience, la valeur de notre existence sur Terre n’a cessé de devenir inexistante aux seuls profits de se trouver des buts à cette existence.

En espérant qu’un jour, l’intelligence de notre conscience puisse nous faire prendre conscience que si l’être humain continue ainsi il construira un monde invivable.

 

"Cogito ergo sum" expression introduite par Descartes dans le Discours de la méthode en 1637.

Image : Le penseur de Rodin, sculpture en bronze présentée au public en 1904.

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